J’ai commencé à chercher une C126 à partir de 2010 environ. Après avoir arpenté pendant de longs mois en long, en large et en travers le territoire national et les pays limitrophes, impossible de trouver MA C126.

Après une première expérience avec une C126 560SEC 300cv ECE, le propriétaire d’Angela Patapouff m’informa qu’il la vendrait peut-être et que, peut-être bien, il m’en parlera à ce moment-là.

Il m’envoya un dossier de photos et la voiture hanta mes nuits : c’est elle que je voulais et elle sera mienne.

Le propriétaire ne sachant toujours pas s’il allait la vendre, je continuai ma quête. Sans succès, je cherchais une copie conforme d’Angela sans bien entendu la trouver.

Et puis un dimanche soir, je reçu un texo laconique “Je vends la 500SEC, si tu es intéressé, elle est à toi”. Un peu que je suis intéressé !

Je m’organisais et je fus chez le propriétaire quelques jours plus tard et l’affaire fut conclue.

Angela Patapouff, une vieille dame née en octobre 1991, probablement une des dernières produites, d’origine française, pas énormément de kilomètres au compteur à l’acquisition (136.000) et acquis avec son livret de famille (carnet + historique).

Une 4ème main, la première propriétaire, Germaine de son prénom, femme d’un grand imprimeur parisien, s’est vue offerte cette voiture par son mari afin qu’elle puisse descendre dans leur maison du Vâââââââââââr, en toute simplicité. La petite dame devait conduire en talon-aiguille, le tapis conducteur en garde une belle trace. Puis elle fut rachetée par leur contremaître qui adorait cette voiture dont l’état des pare-chocs témoigne des difficiles assauts de la conduite altoséquanaise.

Enfin elle est arrivée il y a 8 ans chez un amoureux des anglaises (Bentley, Rolls et Jaguar) qui cherchait, dixit lui-même « Un utilitaire promène-couillon pour aller voir Maman dans ma maison du sud. Comme j’ai foutu l’autre vieille carne en maison de repos et que je vends la baraque, j’en ai plus besoin de cette trapanelle !! » Sympathique personnage au demeurant qui aurait pu inspirer Audiard s’ils s’étaient rencontrés.

La parenthèse : pour avoir essayé la Bentley du bonhomme, la Mercedes fait vraiment bas de gamme à côté.

Elle est dorénavant nôtre : après qu’elle avala une chope de 90 litres de SP98 cette grosse gourmande, nous fîmes connaissance ensemble sur 250 milles terrestres, de la vallée du Rhône à nos terres héraultaises, titillant parfois les 252 Altwürtemberger du V8 de 5 litres dans un confort digne des meilleurs salons versaillais, le lecteur CD du Bose restituant avec bonheur Chet Becker et Lana del Rey, le visage caressé par la fraicheur de la climatisation au gaz R12 d’origine (oui, oui d’origine) ou par la douceur de l’air extérieur délivrée par le toit ouvrant selon l’humeur du moment.

Nostalgie, nostalgie pour les quarantenaires que nous sommes : la recherche des stations sur la radio d’époque où la fonction RDS n’était pas encore démocratisée chez les constructeurs renvoie sans aucun doute à près d’un quart de siècle en arrière.